Article + Interview in “La Côte”

 

Published in “La Côte” on Thursday 03.03.2016

CONCERT
Le chanteur nyonnais Fabe Gryphin présente son premier album aux influences multiples à l’Usine à gaz.

C’est un voyage à la rencontre d’un artiste qui a fait tomber ses chaînes et les barrières autour de lui que Fabe Gryphin dévoile dans son premier opus «Summer X TIME». Il le présentera demain à l’Usine à gaz avec les Street and Flower, le groupe qui s’est formé autour de lui pour donner vie à ce projet.

Le jeune musicien nyonnais de 33 ans a profité d’une pause professionnelle pour réaliser l’été dernier en à peine trois mois son rêve. Il a pu assouvir son besoin ardent de découverte et de création artistique qui sommeillait depuis une vingtaine d’années dans son cœur de rappeur, chanteur et pianiste autodidacte. «L’idée était de pouvoir me consacrer un certain temps à la musique et ne plus devoir la faire passer au second plan, comme lorsque je travaillais à plein temps. Ça va être vraiment fort à l’Usine à gaz ce vendredi, anticipe-t-il. C’est notre bébé et je me réjouis de le présenter à la maison entouré de super-musiciens.»

Album hybride
Son projet solo a vu le jour avec la collaboration des deux membres du groupe Symbiosis, le batteur Francis Stoessel et Adriano Koch, qui sera remplacé aux claviers vendredi par Gauthier Toux pour des raisons d’agenda. Les trois artistes à l’inspiration dynamique ont rapidement intégré au projet Erwan Valazza (guitare) et William Jacquemet (trombone), élargissant ainsi encore les influences des titres de l’album.

«Au départ, il n’y avait qu’un seul morceau avec un cuivre et finalement il y en a sur la moitié de l’album, parce que chacun a pu apporter sa touche aux compositions. Nous étions comme une petite famille en studio, le projet n’était pas rigide et nous avons bénéficié d’un univers de travail vraiment propice pour permettre à chacun d’amener le meilleur», constate Fabe Gryphin.

Travail d’endurance
Quant à la nature musicale de l’album? «C’est très difficile de dire quel est son style, car chacun de nous a apporté des influences très différentes, explique Francis Stoessel. Ce fut un travail très collectif et au final ça donne quelque chose d’hybride, avec de multiples facettes. On a vécu une collaboration très enrichissante sur le plan musical et humain. Les rencontres sont très importantes selon mon expérience, elles sont les moteurs de l’évolution musicale.»

Les nervures de cet album, Fabe Gryphin les a apportées en dépoussiérant des poèmes qu’il avait écrits il y a plusieurs années, à une époque où la musique était reléguée au second plan dans son existence. Sa libération artistique, le jeune homme l’a consciemment vécue. Il a pu observer les diverses étapes franchies pour parvenir à boucler un travail d’endurance.

Le musicien s’est par la suite assuré que le travail final garde une marque visible de son évolution, comme un plan menant au trésor qu’il a découvert.«J’aime bien les albums conceptuels qui s’écoutent du début à la fin en racontant une histoire, et non en mettant en avant un single, précise le chanteur. Cet album parle de ce moment où j’ai pu enfin dédier plus de temps à mon art. C’est une évolution en trois parties: elle commence par des textes composés auparavant sur ce thème, puis elle évoque la libération de l’artiste qui, à la fin, parvient à n’écrire qu’avec le «je», tout en abordant de nouveaux thèmes.»

Besoin de créer du neuf
La perspective d’un concert à l’Usine à gaz de Nyon les réjouit tous les deux. Pour Francis Stoessel, «le live est un moment hyperimportant. C’est comme si on commençait à habiter une maison qu’on a mis des mois à construire; c’est là que tout prend vie».

Par la suite, Fabe Gryphin espère poursuivre avec sa nouvelle famille artistique et continuer son évolution musicale. «On lance le projet, le but est maintenant de tourner un maximum avec cet album pour le faire connaître. De mon côté, la composition et la production me manquent déjà, je vais m’y remettre dès que possible car j’ai continuellement besoin de créer du neuf.»

Interview and article by VALÉRIE DURUSSEL